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mardi 1 avril 2014

10 bonnes raisons de lire le magazine Beef! même et surtout si tu as le mauvais goût d'être une femme


Menteur... comme le chante si bien Emilie Simon... mon bel imposteur... comment donc vas-tu sauver ta peau après cette déclaration digne du primo macho alpha à lire dans l'édito de Beef! le nouveau magazine pour les hommes qui ont du goût? 

 

La gent féminine a décidé de prendre le pouvoir
(..)
Profitons-en pour prendre la place laissée libre en cuisine

vamos a ver... que coño querias decir...

J'ai dû relire...



wouaze zeuh feucq

un édito, plus qu'une présentation, une introduction, c'est une déclaration d'intention...

mais mon instinct carnivore a parlé.

Alors rassure-toi, moi qui aie le mauvais goût d'être une femme, qui en plus revendique sans complexe d'aimer aussi le gras protéiné animal, je prends cela comme une provocation gentillette et préfère m'attacher au constructif : la cuisine c'est de l'amourrrr, pas la guerre, on est tous d'accord ;-)

Or donc

j'ai lu Beef le magazine pour les hommes qui ont du goût   



La question court plus ou moins en #off : t'en penses quoi du Beef! ?

J'en pense que si la meilleure défense c'est l'attaque,  nous gente féminine allons feuilleter ce mag d'un genre nouveau en vente libre... comme ils nous lisent le Elle en douce chaque semaine depuis la nuit des temps. La presse gender c'est une idée respectable. Ce carnet de bord ne faisant pas de politique, l'activisme féministe n'y a donc pas sa place : les polémistes seront déçus. D'autant plus que le substantifique moelle de ce nouveau magazine lu testé et approuvé rattrape largement la boulette de l'édito.

Indulgence accordée donc au titre d'un hypothétique malentendu basé sur des cultures humoristiques différentes... on va dire hein... parce que voilà, le constat est encourageant : ce trimestriel au concept original allemand est assez innovant sur la forme et sur le fond. Beef! est un masculin ouvertement carnivore, pour jeunes urbains gourmets et pas apeurés de passer à l'action, des gastrosexuels en puissance, c'est un public comme calquier otro après tout.

Top 10 des raisons de lire Beef! si tu es une femme 


UNO
Tu vas réapprendre à prendre le temps de lire : c'est fourni et bien traduit. On est dans un vrai mag pas un pure foodplayer de papier, y'a matière à lire, apprendre et essayer pour 3 mois et l'année prochaine à la même époque.

DOS
Tu vas tout connaître sur le ris, c'est un abat remis au goût du jour par les jeunes chefs, si tu es une vraie carnivore, tu kiffes aussi les abats blancs ou alors tu t'y mets.

TRES
Tu vas découvrir les astuces qu'ils se refilent pour être un parfait gastrosexuel qui sait glamouriser ses recettes pour rendre folle la donzelle élue tout en maintenant sa suprématie virile sur le barbecue.
CUATRO
Tu vas apprendre comment ils font joujou avec leurs pollas couteaux et leurs cojones planches en cuisine.
 
CINCO
Tu vas applaudir le retour gagnant de la page centrale, carrément un cahier avec modus operandi, et pour sortir le grand jeu t'as un rétroplaning dépliant avec chaque étape claire et illustrée.


El homo carnivorus
a un pragmatisme acquis,
chez nous
c'est instinctif.


SEIS
Tu vas refaire la sauce salty lemon chicken avec des foies de volaille dedans, une touche hémoglobinique acceptable pour envoyer de l'original et du surprenant on déclarant "en voilà une sauce con cojones".

SIETE
Tu vas savoir comment ces messieurs communiquent sur le massage efficace de mamelles particulièrement tendres (vas tout de suite à la page 163)

OCHO
Tu vas avoir une nouvelle obsession liquoreuse : trouver du Ron Zacapa pour étaler tout ce que tu sais de ce breuvage guatemaltèque dingo.

NUEVE
Tu vas apprécier le cartésianisme poétique des gens du Nord en savourant chaque mot du reportage sur la légende des beurres Bordier, trop forts ces Allemands.

DIEZ
Tu vas trouver une raison de te mettre de una vez por todas au cresson, la verdure préférée à Casa La Francesa


BONUS TRACK
Y'a quand même une cinquantaine de recettes dans ce mag, quelques unes absolument inspirantes d'originalité (les sauces pour les salades). Des basiques twistés avec des détails intéressants (légumes au masculin), des astuces tours de main, des rappels de fondamentaux (le foodpairing, la sauce soja et la cuisine japonaise) c'est chiâdé et carré. A lire aussi un grand reportage choc sur ces prisonniers réinsérés grâce à la cuisine : pour une fois, on n'a pas le son de cloche depuis Thierry Marx.


Donc, Beef! c'est plus funky que GMag ou Grand Seigneur et plus couillu que Fricote, et surtout très bien fourni en recettes. Mais attention, comparaison n'est pas raison.

Si la conquête des fourneaux par ces messieurs est annoncée, une telle croisade a droit à sa revue de référence qui a au moins l'élégance de nous épargner le gender blaireau cool... bon on n'échappe pas à l'agitprop d'un Yves-Marie omniscient ni au mainstream du grand symbole phallique incarné dans un Laguiole, mais c'est un bon début.





Ephéméride Beef!

Le détail pornfood merci j'ai pas faim

 
La citation inspirante

La sauce à tester

La scène hot
la dernière page

La BSO pour faire danser la gente féminine
pendant que ces messieurs allumeront le barboc sans faire leur Jacky


et n'oubliez pas Messieurs...
chefsimon.lemonde.fr/

http://blogs.lexpress.fr/styles/top-blogs-styles/2013/05/27/la-francesa-aux-fourneaux-faire-connaitre-la-cuisine-espagnole/



1 commentaire:

  1. Je l'ai entre les mains et je me sens idiot d'être à ce point "ciblé". A première lecture en diagonale, extrêmement qualitatif sur la forme ce qui justifie un prix un peu élevé (7,50 euros) et sur le fond, de ce que j'ai lu pour l'instant, quelques perles dont l'édito, provoc' et plein de second degré : j'ai éclaté de rire. J'aime beaucoup ton billet en tout cas : si seulement la presse féminine pouvait répondre avec le même panache plutôt que par des cris de vierges courroucées... Le meilleur moyen de nous redonner un peu d'humilité à nous, mâles gastrosexuels, c'est de rester en dessous de la ceinture et décomplexée ! Por favor !

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Allez-y mettez votre grain de sel, ça m'intéresse