Je suis un régime... so what?

Oui, La Francesa s'est mise au régime.

Nouvelle vie, nouveau corps... mais pas forcément nouvelle cuisine.

Chacun a ses motivations pour s'embarquer dans une aventure de ce genre : bonnes ou mauvaises d'ailleurs. La mienne est simple : sauver ma peau.

Canapé à la morue, recette PP

Pour ceux qui ne le savent pas, je traverse une période mouvementée et incertaine en ce moment, m'astreindre à une discipline stricte me permet de garder le cap sur au moins une chose, et non la moindre pour l'épicurienne que je suis.

Maquereau granny/céleri

Je connais les origines de mon surpoids : trop d'excès à la barra des bar à tapas ces 10 dernières années.

Tout le monde connaît le docteur qui a mis au point ce régime. Beaucoup me mettent en garde, plus ou moins délicatement, sur les dangers de cette diète qui n'en est pas une, sans hésiter à témoigner de leur propre expérience. Certains sceptiques attendent que je parle du moment où je regagnerai du poids parce que ce régime serait voué à l'échec. Ah oui?

Comme tout le monde j'ai lu des témoignages alarmants, j'ai suivi la guerre entre C. et D., j'ai crié au scandale sur les propositions de D. en matière d'éducation... depuis quand les journaux à grande audience parlent-ils des trains qui arrivent à l'heure?

 

Parce que ma chance est là : ce régime m'a été suggérée par quelqu'un, de très proche, qui l'a fait et qui l'a réussi. Mon autre avantage : je suis une carnivore acharnée. Que rêver de mieux que satisfaire une fringale avec un blanc de poulet? Sans oublier mon passif alimentaire vierge de tout autre régime et de troubles tels que l'anorexie, la boulimie ou l'orthorexie. Mes névroses ne s'expriment pas dans mon assiette.

Fleur d'oeuf Arzak et migas light

L'année dernière à cette même époque j'entendais parler pour la première fois des produits phares de ce régime comme le son d'avoine ou la stevia. Je ne m'y intéressais pas, la rabelaisienne que je suis a toujours préféré l'authentique ... mes hanches aussi. Le principe de réalité m'a obligé à introduire ces éléments dans ma cuisine : je suis disciplinée, je m'exécute... sans renoncer à me faire plaisir au moment de passer à table.

J'ai perdu 7 kg en 10 jours, 9 en 15. Je viens de passer à la phase dite PL, j'ai droit sans aucune restriction à la verdure sous toutes ces formes. Je vais me gêner.

Je me suis mise aux macarons, c'est pas dur de ne pas lécher mes doigts pleins chocolat pendant que je prépare une ganache, c'est juste incommode. Je laisse les amateurs de gourmandises goûter... et me dire franchement ce qui ne va pas, que rectifier. Je cuisine aussi "normal"... pas pour moi, pour les autres, ça ne me dérange pas, cuisiner a toujours été un plaisir lié au partage, au don de soi, à l'empathie.

Boulettes à la libanaise

Mon plus gros souci vient des repas à l'extérieur, faire la précieuse en boudant un morceau de pomme-de-terre, la chichitteuse en mettant de côté discrètement quelques grains de riz, la rabat-joie silencieuse en trinquant à l'eau parfumée avec 3 gouttes de whiskey, l'empêcheuse de tourner en rond en déclinant catégoriquement le baba au rhum homemade... heureusement j'ai de vrais amis qui m'aiment suffisamment pour ne pas discuter mon ascèse provisoire.

Hier c'était donc le International No Diet Day comme je l'ai appris ici, je comprends cette action et je trouve normal et important d'informer sur les dangers des dérives des régimes. Mais je ne milite ni pour D. ni pour les nutritionnistes, j'ai bien à faire avec mon combat personnel.

Je ne cherche ni à retrouver ma silhouette de jeune fille, j'en ai fait le deuil il y a longtemps, ni à ressembler à une couverture du Elle : les retouches photo qui embellissent la réalité, je les connais : je les pratique. Je cherche simplement à me sentir mieux, à en terminer avec des routines fatales à mon hygiène alimentaire... supprimer quelques gestes toxiques pour se sentir plus léger c'est comme nettoyer sa liste Facebook : on y voit toujours plus clair après le ménage.

Merci à F., F. et N. pour leur soutien.