Après ma recette de chips de panais
qui a eu un franc succès, dans la hype family des légumes oubliés je demande le
rutabaga, celui qui m’a rendu vraiment gaga. D’abord je n’ai pas su
l’identifier dans mon panier : ben oui, les légumes oubliés moi, j’connais
pas et c’est pas demain la veille que j’aurai ce livre d’experts qui circule en
ce moment car je n’ai pas été tirée au sort, enfin mon com sur les blogs qui
les offraient… Ensuite, ici, tous les légumes racines, ils appellent ça
nabos, c’est-à-dire navets, ou alors ils ont bien un mot de leur
patois incompréhensible d’un village à l’autre… Enfin, quand cet obscur objet du
désir a été identifié, merci aux facebookiens et facebookiennes de bonne
volonté, je suis restée un long moment perplexe : mais comment donc
vais-je les cuisiner ces légumes synonymes de traumas pour des générations
entières de Français ? Dommage que Monsieur Jacques ne soit plus là, lui
qui m’a tant parlé de cet ersatz de pommes-de-terre, rare légume disponible
pendant la guerre… celle de 1939-45.
L’idée d’un carpaccio est arrivée très vite, j’aime le
croquant des légumes bien al dente et une cuisson tradi à la vapeur ou à l’eau
n’était pas la meilleure indiquée pour un tel résultat. Le carpaccio c’est une
cuisson à froid, contrairement à un tartare où l’ingrédient reste cru. Pendant
la marinade, même si elle est express, c’est l’acidité qui va permettre la
cuisson. Et comme je suis toujours sur ma grande découverte des côtes de blettes en escabèche, j’ai récidivé avec le
rutabaga. Le résultat c’est donc des légumes croquants assaisonnés à
l’aigre-doux qui n’ont rien perdu de leur qualité nutritionnelle et que je
ferai bien goûter à Alain Passard ¿por qué no ?
Le coup des jeunes pousses d’épinard c’est pour la
chlorophylle en général, et la couleur dans l’assiette en particulier. C’est
une escabèche typiquement espagnole, avec du vin blanc, du vinaigre de pomme,
du piment et bien sûr du pimentòn. Ces dernières années, c’est devenu une vraie
sauce alors qu’à la base c’était un mode de conservation. Elle se prête très bien aux volailles comme aux "verdures". La
caramélisation du vin blanc et du vinaigre de pomme sur les oignons longuement
confits rende cette sauce délicieusement aigre-douce, je suis enganchada.
Cette recette est parfaite pour une "tapa communautaire" où
chacun piquera avec sa mini-fourchette : c’est quoi ? Vas-y, c’est bon,
c’est tendance, ou pour une entrée pour 4 personnes, ostres ¡que guay !
que suerte tengo de comer en casa de una bloguera…
Préparation : 20 mn – Marinade : 1 h –
Ingrédients : 4/6 rutabagas de petite taille (ils sont plus tendres), 1 oignon doux, 2 gousses d’ail, 30 cl
d’huile d’olive vierge extra, 25 cl de vin blanc sec, 25 cl de vinaigre de pomme, 1 cc de pimentòn (ou
paprika ou piment doux), 1 piment de Cayenne, sel fin marin sans
anti-agglomérant, 2 feuilles de laurier, quelques jeunes pousses d’épinards.
Progression : Mettre à chauffer 1 cs d’huile d’olive au
fond d’une poêle,hacher grossièrement l’oignon puis le faire suer
tranquillement 10 mn avec une pincée de sel, le laurier et le piment. Pendant
ce temps, laver et peler les rutabagas puis les détailler en rondelle très
fines à la mandoline ou au robot, réserver au fond d’un récipient. Quand l’oignon
est translucide, rajouter l’ail pelé, dégermé et coupé en lamelles grossières
ainsi que le pimentòn, bien mélanger. Passer sur feu vif, rajouter le vin et le
vinaigre et laisser réduire 5 mn. Couper le feu, rajouter le reste de l’huile
d’olive, bien mélanger puis laisser revenir à température ambiante, rectifier
l’assaisonnement surtout en sel : l’huile d’olive va adoucir la
préparation. Verser alors la sauce escabèche sur les rondelles de rutabaga et
couvrir avec un film transparent posé au contact pour éviter l’oxydation.
Laisser mariner à température ambiante au moins 1 heure sinon placer au
réfrigérateur.
Montage : Egoutter et éponger entre deux feuilles de
papier absorbant les rondelles de rutabaga puis les dresser en rosace sur le
plat de service, déposer au centre les jeunes pousses d’épinards assaisonnées
avec la sauce escabèche puis répartir avec un biberon un peu de sauce et
éventuellement saupoudrer de pimentòn. Servir rapidement car l’acidité de la
sauce va cuire les épinards.
Astuce : garder la sauce dans un récipient stérilisé
pour l’utiliser en vinaigrette ultérieurement.
¡Buen provecho!
Alors la ... très original ! Je suis sciée que tu oses présenter le rutabaga cru ... ça me laisse sans voix ! Je découvre en ce moment aussi ces jolis légumes ( je suis passe par le rutabaga la semaine dernière et ai un billet sur le panais pour ce WE ... lui, je le connaissais deja un peu ! ) trop longtemps absents des étals de marche finalement ( pour le moment je les adore tous et Monsieur aussi ... le topinambour est sur ma liste de la semaine prochaine ! ) et qui méritent bien leur place pourtant ;)
RépondreSupprimerTa recette me fait très envie d'autant que j'ai aussi découvert le paprika fumé il y a peu ... !
Bonne journée a toi. Bises ma Belle.
@Laurence : le rutabaga n'est pas "cru" dans cette recette puisque la marinade du carpaccio va le cuire ;-)
RépondreSupprimerj'ai hâte de voir une recette avec des topinambours
besooooooooos
Cette sauce d'escabèche me fait de l’œil! Et j'aime beaucoup l'idée du carpaccio de légumes! Pour le rutabaga faut voir ;-)
RépondreSupprimerPenses tu que je puisse remplacer le vinaigre de pomme par un autre? Et quelle est la quantité de vin utilisé?
@Sophie : ooups le vin c'est un total oubli, je rectifie : 25 cl, pour le vinaigre tu peux prendre de cidre ou alors un autre vinaigre de fruit,je pense ;-)
RépondreSupprimerJe suis très tentée d'essayer bien que la dernière fois où j'ai servi du rutabaga chez moi, ça n'a eu guère de succès...j'insiste et dis c'est un légume oublié, commentaire de Mr loup :" on a bien fait de l'oublier!"
RépondreSupprimerDonc, dès qu'il y a un petit parfum d'espagne...il adore donc, je vais retenter...surtout j'ai envie de tester cette sauce...escabèche maison !
biseset à tout à l'heure...
@Agnès : la remarque de Monsieur Loup va continuer longtemps à me faire rire. LOOOOOOOOL
RépondreSupprimerJe trouve que cette façon de se rappeler ce genre de légumes est assez originale : essayer une fois pour voir ne mange pas de pain ;-)
Je crois que je suis passée des photos du haut de ton billet au descriptif des ingrédients sans lire le déroulement ni meme voir ta dernière photo hier soir ... J'aurais mieux fait de filer au dodo et venir te voir ce matin ! Excuse-moi et merci de la précision du coup ... en effet, je lis bien tout ce matin ;) LOL.
RépondreSupprimerJ'adore le titre de ton article!
RépondreSupprimer^^
Ouais le panais, le rutabaga, le navet font leur grand "revival" sur nos tables.. je dois dire que ça donne vraiment un gout sympa aux soupes.. et en carpaccio, why not!