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dimanche 26 janvier 2014

La Rallonge : on en redemandera quand le service reviendra



Des mois que La Rallonge figure dans ma todolist... comme une étape indispensable pour me réconcilier avec la "gastrotapas attitude à la parisienne" (sic). Ce restaurant dont je n'ai entendu que du bien m'a globalement déçue : si ça envoie dans les assiettes comme par exemple avec de divines saint jacques lardées, le service trop bancal a un poquito gâché la fiesta.


Quand t'as quelques heures de route de gastrobars, de Malaga à Bilbao en passant par Alicante, Madrid, Cordoba ou encore Barcelone, t'as appris les fondamentaux pour te la passer bomba au comptoir :
- des raciones en flux tendu pour ne pas perdre le rythme,
- une ambiance nonchalante ma non troppo : on oublie trop souvent que le service c'est pas optionnel,
et enfin
- une bodega carte des vins acceptable qui va te faire aimer tapear jusqu'à plus soif.


Hélas à La Rallonge on repassera pour le service : aqui hay plancha, y'a du boulot. Et ça me chiffonne d'autant plus que ce restaurant-là était en pôle dans la liste d'affinités culinaresques évidentes et les démonstrations d'enthousiasme de certaines personnes dont je partage en général l'opinion auguraient du meilleur.  

C'est vraiment dommage parce qu'en cuisine on sent une réelle recherche qualitative et aux commandes il y a une volonté de satisfaire... mais j'ai du mal à valider des chipirones mal cuits tièdes, un risotto de coquillettes survendu et un oeuf basse temp' froid servis en retard pour des raisons de mauvaise logistique de service.


Concrètement...
Les couacs dans le service sont acceptables quand ils sont exceptionnels, mais quand ils se répètent ils gâchent ton repas. Ce fût hélas le cas. Par exemple, nous avons dû demander 3 fois du pain... il est arrivé une fois que l'on a eu fini notre entrée. Le serveur était soit pressant soit absent : finalement c'est la sommelière qui s'est occupée de nous.

L'oeuf basse temp : c'est l'un de mes pêchés mignons, j'avoue que je surkiffe celui d'Alessandra et Olivier du Tempero. Je suis donc habituée à en manger... et à en cuisiner quand j'ai le matos. Hélas, il n'était plus tiède (55 ou 65°C ça te chauffe le bout de la langue comme le coeur d'un steak saignant) mais froid. La jeune chef nous a expliqué qu'ils étaient cuits à 65°C puis maintenus à 55°C pendant le service... mais si une fois sur le passe le serveur met 5 mn à l'apporter aux clients... CQFD.


Le risotto de coquillettes cèpes et truffes : censé être le "plat signature"... devant l'insistance de la chef, on a fini par céder pour le goûter et parce que les portions de tapas/pintxos laissent de la place. Mala idea : pâteux avec une crème trop épaisse comme surcuite, jus umamesquement mainstream, bref pas vraiment transcendant. J'ai vraiment eu l'impression qu'elle essayait d'écouler son stock plutôt que de vouloir nous surprendre. Et puis pour être honnête, je valide moyen de manger dans un mini-cocotte quand bien même c'est la Rolls Royce des cocottes, il y a un côté "dînette girly régressif" imposé qui m'agace : je préfère une assiette à risotto ou une cassolette de toda la vida.  



Soyons constructifs...
Véritable coup de coeur pour les saints jacques lardées, la chair est restée nacrée : signe d'une cuisson al dente parfaite.
Motion de confiance également pour les chipirones et piquillo, malgré une cuisson un chouïa trop mais c'est une question de goût personnel.
La tatin de canard était bien exécutée avec un jus des plus classiques : belle expression de la bistronomie à la française.



LA CARTE DES VINS

A La Rallonge c'est "fourchette et tire-bouchon", donc on y va aussi pour la bodega. La sommelière nous a bien conseillés, le choix est large et les prix ne sont pas prohibitifs. A retenir : une sélection de vins natures, dont ceux d'Ivo Ferreira.


Je suis la page Facebook de La Rallonge depuis son ouverture, l'ADN du restaurant m'a tout de suite interpellée, como no, dès lors j'ai salivé sur leur carte admirablement illustrée. Ce repas c'est un peu comme un fantasme qu'on réalise parce que les conditions sont réunies... et qu'on regrette d'avoir concrétisé parce que la magie n'a pas opéré.



Restaurant et bar à tapas La Rallonge
16 rue Eugène Süe
75018 Paris
01 42 59 43 24
Réservation conseillée
Carte, prix et informations sur le site et la page Facebook




1 commentaire:

  1. bien d'accord avec toi sur les macaronis partout survendus. j'avais bien aimé l'ambiance, rien de spécial sur le service mais comme j'étais en excellente compagnie, le temps a du passer très vite :).

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Allez-y mettez votre grain de sel, ça m'intéresse