Safari photos dans l'Empordà : charcuteries, fromages et gourmandises

C'était la Fira de la mel ce week-end dans mon village, ben oui ça bouge à la campagne aussi. Elle marque le retour des beaux jours dans cette région rurale, les Barcelonais en quête d'authenticité s'y pressent pour faire le plein de miel, de noix (grande spécialité locale), de charcuteries et, accessoirement se gaver de churros, de "coques" (tartes fines sucrées ou salées) et d'autres produits typiques de l'Empordà.

Autant la Fira de la Carbassa (foire à la courge) en septembre avec son concours très visuel de la plus grosse courge homologuée (voir ici) marque la fin de l'été autant cette foire au miel marque le retour du beau temps. Comme chaque année depuis 4 ans que je vis ici, ça ne loupe pas : le soleil est au rendez-vous. Cette tradition est un hommage à l'histoire médiévale du village, quand il était une plaque tournante du commerce du miel avec les Gênois.

Malheureusement, la qualité du miel est d'une banalité affligeante et les noix sont cultivées par des exploitants non locaux donc très peu mises en avant par les exposants, allez comprendre. Cela étant, les autorités ont calculé l'année dernière environ 400 000 visiteurs pour un village qui compte à l'année... 260 âmes!

Le vrai folklore de cette manifestation est dans l'étalage des spécialités charcutières de la région : saucisses, saucissons, bulles et grattons. Les très identitaires "coques" ne manquent pas ainsi que les churros, en bâtons comme en spirales, natures ou au chocolat. La nouveauté cette année est l'apparition de fromage de bufala catalane, la même bestiole italienne mais certifiée 100% catalane de naissance, faut pas confondre hein!

J'ai fait un safari photos dimanche matin juste à l'heure de la messe, le temps était magnifique, il y avait du monde mais les exposants, venus du fin fond de la Garotxa aux pieds des Pyrénées, ou des plaines du Baix Empordà, n'étaient pas à la fête : la crise se fait ressentir, les sucreries bon marché partent comme des  petits pains alors que les différentes charcuteries ont du mal à trouver preneurs. Otra vez sera.

Les botifarres (butifaras en castillan), natures "blanches", noires (au sang), jaunes (à l'oeuf, typiques du Jeudi gras) ou de perol (bas morceaux du porc) ainsi que les bulls (saucisses formées avec la partie la plus grosse de l'intestin puis bouillies) et la sobresada catalana

Les fuets tendres (fouets, inspirés par la forme) de différentes longueurs, traditionnellement objet de la streetfood made in Catalunya.

Les greixols llardons (grattons), gras, gras double et tripes de porc longuement frits dans le saindoux, l'équivalents des "cacahuètes lyonnaises" comme on dit chez Meunière.

Les différentes variétés de "coca", "coques" au pluriel, un tarte fine allongée à base de pâte levée, en salée garnie d'escalivada (tomate/aubergine/poivron/oignon grillés puis pelés) et d'anchois ou version pissaladière avec des sardines fumées (arengades, l'équivalent du sprat anglais)

ou en sucrée nature ou déclinée à l'infini avec des fruits secs, des fruits confits, de la crème, de la crème cheveux d'ange etc

Les fromages sont aussi à l'honneur, la grande spécialité cette année c'est le fromage de bufala catalane, pressée au torchon ou en tomme affinée.

Les anchois ne peuvent pas manquer à l'appel

 ni l'huile d'olive et les olives en conserve

ni les mélanges préparés pour faire son risotto catalan, son arros a la cassola ou son escudella (pot-au-feu avec des pâtes).

Pour faire glisser, des artisans ont commercialisé de l'hydromel catalan, à boire dans au porron, une carafe communautaire typique des rassemblements festif et/ou gastronomes, 1 euro la gorgée, maladroit s'abstenir.

S'il reste encore un peu de place dans l'estomac du visiteur, des garapinyades, c'est-à-dire des chouchous de toutes sortes de fruits secs, amandes, noisettes, pistaches mais aussi graines de courges ou de tournesol, viendront satisfaire les gourmands. Ces spécialités typiquement catalanes se grignontent sans faim. Le stand avait beaucoup de succès.

La camionnette à churros est incontournable, son emplacement devant l'église y est pour beaucoup... la presse crache les churros en flux tendu...

pour les réticents aux churros : les pop-corns arc-en-ciel, pour moi au cauchemar, pour Monsieur LaFrancesaJunior une tentation judicieusement placée à hauteur de son nez.

Avec le beau temps, j'ai presque failli oublié l'atout touristique historique du village : une église romane du XII°, avec un prieuré immaculé...

pourtant c'était l'heure de la messe et le curé a encore essayé de me corrompre... 

mais j'ai préféré aller voir les artisans qui vendent du matériel de cuisine fait avec de l'olivier

chacun sa religion!